L’équipe qui a fait l’extraction est revenue. Auparavant, le chirurgien reste à Montréal a reçu un SMS (oui, un SMS) de l’équipe faisant l’extraction lui indiquant que les greffons (rein et foie) était en excellent état.
Il y avait par contre un problème avec le rein, le Crossmatch était positif. Dans ce cas, la littérature dit que la transplantation ne pourra pas se réaliser car les anticorps HLA du receveur reconnaît les antigènes qui leur sont spécifiques chez le donneur. Le risque, que le rein explose au moment de la transplantation.
L’équipe de néphrologie était donc contre la greffe. Il s’est suivi une énorme discussion avec l’équipe d’hépatologie, le foie étant excellent. Je ne pouvais ne pas avoir la greffe de rein car il me fallait un rein et un foie du même donneur pour une question d’immunité. Les deux organes se « connaissant », il serait plus facile pour moi de les accepter. Et il ne me restait plus grand temps à vivre.
La discussion a été longue et difficile, mais les équipes ont décidé de prendre le risque, il ne me restait plus grand temps à vivre. C’était l’opération de la dernière chance pour moi, et des opportunités comme celle-ci ne se présente pas souvent. Le Québec ne fait que deux ou trois double transplantation rein / foie par an.
Mon épouse signe donc les papiers nécessaires. Et vers 18 heures, je pars pour la chirurgie. Je suis dans un état semi- comateux. En fait, plus souvent dans le coma que éveillé, mais un coma conscient si je peux dire. Je sais à peu près ce qui se passe autour de moi. Arrive à l’étage de la chirurgie, on me présente des papiers, je prends le stylo et je signe (?). Ensuite, on m’emmène dans la salle et on me transfère de la civière à la table. Et je reçois les anesthésiants.