Ce n’est pas vraiment un appel car je suis aux soins intensifs de St Luc. Mais dans la majorité des cas, les futurs greffés sont soit chez eux ou proche de l’hôpital greffeur a attendre ce fameux appel, soit par téléphone ou pour certains via un bippeur. Le bippeur a tendance a disparaître avec la popularité des téléphones cellulaires. Nous sommes joignables en tout temps maintenant. Et il faut etre joignable, car nous avons plus ou moins deux heures, a partir du premier appel, pour rejoindre le centre de greffe.
J’ai été transféré depuis 2 jours de Gatineau, toujours aux soins intensifs avec toute la tuyauterie de respiration, de solutés et autres signes vitaux. Il n’y a pas une partie de mon corps qui n’est pas relié à un fil. Mais je suis à moitié dans le coma, donc je ne me rends pas bien compte de tout ça.
Durant un de mes réveils et entre deux délires, je ne sais pas l’heure, mais j’ai entendu les infirmières, les médecins, et mon épouse discuter sur la possibilité que deux foies seraient disponibles. Mais il me faut également un rein.
Je ressens au fond de moi qu’il ne me reste pas longtemps a vivre, mais la transplantation se rapproche. Il faut tenir coute que coute. Alors je me bats, mon épouse a mes cotes qui m’encourage, me disant que c’est a moi de combattre, de tenir, le dénouement est proche.
Nous formons, mon épouse et moi, une sacrée équipe. Elle est la pour me maintenir en vie, je peux le dire, en me disant que c’est elle qui fait ce bout de chemin, mais après la double transplantation, ce sera a moi de faire ce qu’il faut.